De nos jours, la nouvelle forme de carrière, qu’est la trajectoire professionnelle, l’emporte sur la carrière traditionnelle et le salariat classique. Dans ce contexte en perpétuel changement, l’individu est devenu responsable de sa vie professionnelle et de son employabilité. Ce qui nous a permis de déduire l’existence d’une co-responsabilité entre ce dernier et son organisation. En effet, la carrière n’est plus perçue comme linéaire et prédéterminée, mais plutôt comme une trajectoire personnelle construite sur mesure.
Les cadres d’aujourd’hui sont plus mobiles, flexibles avec de nouveaux comportements et attitudes plus individuels. Ils ont ainsi abandonné la notion traditionnelle de la carrière. Cependant, les deux sexes ne suivent pas les mêmes trajectoires professionnelles et même entre femmes, des différences ont été détectées, d’où la conclusion: le sexe biologique ne détermine pas forcément l’homogénéité des groupes de femmes.
Dans le même sillage, les femmes peuvent avoir des carrières similaires aux hommes, comme elles peuvent mener des trajectoires complètement différentes. La féminité interfère dans la structuration de ces dernières. En effet, les femmes peuvent suivre différents types de trajectoires (certaines semblables à celles des hommes, d’autres propres à elles).
La situation actuelle des femmes trouve ses racines dans un ensemble de phénomènes sociaux qui ne sont pas maîtrisés exclusivement par l’entreprise (division sexuelle du travail professionnel et domestique au sein de la famille, images des métiers « masculins » ou « féminins »). Ainsi, les femmes sont dans la dualité, entre les charges mentales et domestiques, et la volonté d’une vie professionnelle réussie; trouver un juste équilibre reste très difficile.
Raison pour laquelle, souvent on retrouve des femmes cadres dans des postes d’expertise plutôt que de management. Cette situation est le résultat de l’interaction de plusieurs facteurs d’ordre:
Individuel, à savoir: l’âge, l’éducation, la catégorie socio-professionnelle des parents, le diplôme, les compétences, les ancres de carrière, la relation avec les collègues et le supérieur hiérarchique, la situation matrimoniale, l’éducation des enfants, la réaction des femmes face à la différence entre les parcours professionnelles des femmes et des hommes et l’aspect chance;
Social, en l’occurrence: la perception de la femme cadre dans la société, l’impact de la culture, les préjugés et les stéréotypes;
Organisationnel, notamment: la taille, le secteur d’activité, la politique, la stratégie et la culture de l’entreprise ainsi que la philosophie des dirigeants.
Par ailleurs, la gente féminine doit prendre conscience de l’importance de cerner l’ensemble de ces facteurs, puisque l’intersection entre ces derniers permettra aux femmes de définir les types de parcours professionnels qu’elles peuvent mener, qui d’ailleurs, ne suivent pas de règles générales et ne sont pas encore définis.
Par Asma Ait Bounssiyal, Analyste & Chercheur