L’entreprise représente une organisation, à finalité économique, qui vise à générer de la richesse en créant de la valeur. Ainsi, la performance d’une entreprise est fondée sur la valeur qu’elle génère à un coût précis. Mais, de quelle performance parle-t-on ?
En s’inscrivant dans une approche managériale, on retrouve trois éléments que l’on attribue à la notion de la performance, elle est donc polysémique : tout d’abord, c’est un résultat ; celui d’une action qui représente le niveau de réalisation des objectifs. Ainsi, on remarque la mesurabilité que l’on attribue à cette notion. Deuxièmement, c’est un succès ; puisque selon certains, on parle plutôt d’un succès de l’action, la performance est liée donc à un résultat positif uniquement. Enfin, c’est une action qui implique, non pas seulement un résultat, mais tout un processus, ainsi, la performance représente tout un procédé - une manière d’agir - permettant d’obtenir un résultat.
A cette polysémie, s’ajoute une deuxième caractéristique qui est la multidimensionnalité. Dans la pratique, il est constaté que la performance est un mot-valise, un concept flou qui, en définitive, ne prend du sens que lorsqu’on l’emploie dans un contexte précis, on parle alors d’un concept contextuel. D’autre part, la performance s’inscrit dans une logique de finalisation puisqu’elle se base sur la détermination des objectifs à atteindre et, donc ceci représente son aspect multidimensionnel. On peut, en fait, donner exemple par la distinction entre les objectifs clients/actionnaires : deux parties prenantes de l’organisation qui définissent la performance différemment.
En fait, même dans un cadre managérial axé sur la rentabilité financière, la performance s’adresse à des destinataires autres que l’actionnaire. Cette approche dite « Stakeholders » encourage la création de la valeur, non pas seulement pour les actionnaires, mais aussi pour les fournisseurs, les salariés, les clients, les partenaires et la communauté dans laquelle évolue l’entreprise. Subséquemment, on distingue une typologie de la performance organisationnelle à savoir :
Une performance économique et financière s’inscrivant dans une perspective de maximisation de la rentabilité.;
Une performance technique s’intéressant plus à l’efficience de l’utilisation des ressources disponibles.;
Une performance commerciale dont le véritable objectif est de créer de la valeur au profit du client et l’augmentation de parts de marché.;
Une performance sociale où s’inscrit l’objectif de la satisfaction des salariés.
Enfin, la performance organisationnelle est très souvent interprétée uniquement par son aspect financier, autrement dit, elle s’est toujours placée dans une optique financière où on privilégie la satisfaction des actionnaires (shareholders). Alors que, du fait qu’elle est multidimensionnelle, cette notion comporte un aspect, bel et bien, non financier. L’instabilité de l’environnement économique ainsi que la complication des organisations ont rendu nécessaire la mise en place d’une nouvelle approche de la performance, avec de nouveaux angles d’analyse, autre que celui financier.
Par Meriem Chafik, Analyste & Chercheure